Rotrax-JAP
500 cm3 DOHC Speedway - 1974
Excès technologique d'une fin de carrière
À l'exception de la course sur glace, tous les sports motocyclistes pratiqués sur un anneau non revêtu de goudron ou de bitume sont nées aux États-Unis, en Australie et même en Argentine ,un peu avant la Première Guerre mondiale. Grass-track sur gazon avec 2 vitesses, une suspension arrière et des pneus de 23" avant et 22", arrière et speedway sur cendrée, sans boîte de vitesses ni suspension arrière et des roues de 23" à l'avant et à l'arrière, de 22" puis de 19" à partir de 1954. En Europe, c'est l'Angleterre qui a été la première à s'intéresser à ces disciplines dès le milieu des années vingt, tandis qu'en France, le grass-track, après s'être pratiqué dans la région parisienne et un peu près dans toute la France est devenu une spécialité du Sud-Ouest autour de Marmande.
De la suprématie absolue à la fin de carrière
Installé à Southampton, Rotrax, réputé fabriquant anglais de cycles, qui maîtrisait parfaitement le délicat travail de brasure des cadres en tubes minces Reynold 531, a produit à partir de 1949 d'excellentes parties-cycles pour motos de Speedway, très proches de celle réalisée en 1947 par le pilote Australien Vic Duggan. Ce type de partie-cycle est resté à peu près inchangé jusqu'à l'apparition des moteurs montés presque à l'horizontale, c'est-à-dire jusqu'au début des années 80.
La qualité de finition et particulièrement du chromage des cadres Rotrax comme ceux de Hagon et de quelques autres marques est restée légendaire. En Europe, le moteur quasi universel pour Speedway et grass-track de 1930 jusqu'au début des années 70 a été le 500 JAP anglais dit "Speedway", un simple monocylindre culbuté longue course à deux soupapes alimenté au méthanol, dont la puissance a progressivement grimpé au fil des années de 28/30 chevaux jusqu'à 46 ch à 6000 tr/min. Sa suprématie s'efface au début des années 60 quand arrive le moteur tchèque Eso S45 conçu par Jaroslav Simandl qui développe 45 ch et s'avère un rude concurrent pour le constructeur londonien, déjà en mauvaise posture. JAP est absorbé par Villiers en 1957, après avoir auparavant cédé les droits de fabrication du moteur de speedway à Alex Jackson, un ancien pilote de Rotrax-Jap. Jackson cède à son tour son affaire à George Greenwood qui rajoute deux nouvelles versions en 500 cm3 à la traditionnelle version 4B longue course (80 x 90 mm) née en 1949.l Le type 84S a des côtes moins longue course (84 x 90 mm) tandis que l'autre nouvelle version (ici en photo) adopte une nouveau haut moteur avec une distribution à deux ACT entraînés par chaîne et d'abord 2 puis 4 soupapes, comme sur le moteur présenté, qui n'a été produit qu'à environ 50 exemplaires et dont il ne reste que très peu de survivants.
Moteur monocylindre 4 temps refroidi par air - 499 cm3 (84 x 90 mm) - 49 à 50 chevaux à 6 600 tr/min au méthanol - Double ACT entraîné par chaîne et 4 soupapes - Carburateur ø 34 mm - pas de boîte de vitesse - Embrayage multidisque à sec - Graissage à huile perdue - Cadre simple berceau interrompu - Suspension avant télescopique non hydraulique - Aucun frein - Pneus 23" avant x 19" arrière - Environ 80 kg - 130 km/h.
Un simple succès d'estime pour cette évolution du JAP en double arbre, trop complexe, qui fut un échec total.