Photo ou archives et texte François-Marie Dumas
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Rovin 500
LS 5s JAP racing 1927
Le meilleur n'a pas de prix
Raoul Pégulu, marquis de Rovin, crée sa marque, 32 rue de Tilsitt à Paris, en 1922 avec un magasin de vente au 10 avenue de la Grande Armée jusqu'en 1924. En octobre 1928, Rovin passe sous contrôle des Ets Dessouches, David et cie, qui fabrique depuis 1926 les motos Sansoupap et dont la filiale, les Ets Mototincteurs à Colombes, assurent la production à partir de 1930. La faillite de cette entité en février 1934 met fin à la production des Sansoupap comme des Rovin, ces dernières n'étant déjà, depuis 1929, que des Sansoupap rebadgées.
Débuts brillants en petites cylindrées
Rovin se crée une belle réputation dans les années 20 avec de brillantes petites 125 deux temps à moteur Train qui récoltent nombre de victoires en particulier dans les épreuves d'endurance. Suit, en 1924, une 125 à moteur JAP-AZA toujours en 2 temps. Raoul Pegulu de Rovin présente sa première 350 au salon de Paris en 1924. Cette "Luxe-Sport", animée par un JAP type SOC à soupapes culbutées quasi identique à la version racing et dotée des meilleurs équipements disponibles, est alors l'une des plus belles motos sportives françaises, mais aussi, à 6800 F, l'une des plus chères.
Montée en gamme
La gamme des motos Rovin continue de croître et d'évoluer avec des 175 2 temps, mais aussi, en 1927, avec quatre modèles 4 temps toujours motorisés par JAP, les 250 LS2 et 350 LS3 à soupapes latérales (mais néanmoins sportives) et deux 500 culbutées, la LS4 avec le JAP type KOC sport à simple échappement promise pour 140 km/h et vendue 11 400 F et la 500 LS5 Racing ici présentée animée par le jap type KOR à double échappement qui promettait 155 km/h. Elle valait, il est vrai, 13 000 F, le prix de l'exception, mais une Terrot 500 NSS qui n'est dotée que du JAP KOY (sport à double échappement) coutait 8350 F, et une Norton type 18 : 9500 F.
Le moteur KOR racing sera aussi monté sur la voiturette Rovin "Monocar" qui battra 6 records du monde, dont le kilomètre et le mile lancé à plus de 132 km/h.
Passionné par la vitesse et les records, Raoul Pegulu, rachètera en août 1929, la Grindlay-Peerless à moteur JAP bicylindre de 1000 cm3 de Bill Lacey qui devient de facto une Rovin-Sansoupap. Après avoir été testée sans succès avec un imposant carénage intégral en aluminium, cette 1000 Rovin ne battra que quelques records régionaux en courses de côte.
L'histoire des appellations
Lappellation LS3 est celle utilisée par Rovin lorsqu'il était constructeur de ses motos jusqu'au salon 1928. Rovin a distribué les motos Sansoupap à partir de ce moment avec son sigle sur le réservoir tout en continuant à vendre ses modèles au 69 Bd. Pereire à Paris. (Rovin n'a pas acheté Sansoupap comme trop souvent écrit.)
Les motos construites par les Ets. Desouches, David & Cie pour Sansoupap avaient en fiches des Mines la lettre S comme point de départ: SS25, SL25, SJA35, ... et ce depuis 1926.
Les motos construites par les Ets. Desouches, David & Cie pour Rovin avaient sur les fiches des Mines la lettre R comme point de départ: RS25, RL25,
Monocylindre 4 temps JAP type KOR racing - 488 cm3 (85 x 85,5 mm) - 18ch/4500 tr/min essence, 25 ch au mélange alcool/benzol - Soupapes culbutées - double échappement - Carburateur Amal 10 TT 25 à l'alcool sans aiguille - Graissage à huile perdue - Allumage magnéto - Boîte marque 3 vitesses par levier direct -Transmissions primaire et secondaire par chaînes - Cadre simple berceau interrompu - Fourche avant à parallélogramme type Webb avec amortisseurs à friction - Freins à tambour ø 120 mm - Pneus 3,50 x 19" - 155 km/h (alcool).
Au sommet de la gamme Rovin apparaît en 1927 cette LS5 Racing très moderne avec son réservoir en selle et dotée des meilleurs composants de l'époque (collection et restauration Atelier L'Entretubes).