Rumi
200 GT - 1955
Première approche de la moto

En 1953, Rumi est à son apogée. La firme va produire 21 600 motos dans l'année, cent de plus que Gilera (!), elle peut donc se permettre de nourrir quelques ambitions. Le projet d'une 250 twin quatre temps de Grand Prix a été dévoilé un an auparavant, et le 200 GT, qui apparaît au salon de Milan d'avril 1953, marque à son tour une charnière dans l'évolution des bicylindres deux temps de la marque. Il est le premier signe qu'elle cherche à s'échapper des petites cylindrées qui ont fait sa renommée depuis 1950.

Un Gobbetto assagi
Le moteur du 200 reprend l'architecture des 125, mais ses cotes longue course diffèrent totalement (49 x 52 mm contre 42 x 45 mm). La ligne s'est nettement étoffée, voire alourdie, avec, entre autres, un grand réservoir de vingt litres qui, comme sur le Gobbetto, enserre élégamment la colonne de direction et englobe le projecteur de phare. La partie cycle, elle-aussi, ressemble à celle du Gobbetto 1953, tant par sa fourche à balanciers que par sa suspension arrière oscillante. La finition est à la hauteur des prétentions de l'engin, avec un tableau de bord assez complet intégré au réservoir, sous les yeux du pilote, comprenant ampèremètre et montre.

Prétentions vite rabattues
Luxueux mais trop coûteux (280 000 lires en 1955, deux fois plus qu'un Formichino), et s'opposant directement à une concurrence bien établie dans cette catégorie quelque peu saturée, le 200 GT déroute. Il connaîtra une carrière très effacée qu'une éphémère version 175, fiscalement plus favorable, ne sauvera pas. Il disparaîtra en 1956.

Bicylindre 2 temps refroidi par air - 196 cm3 (49 x 52 mm) - 10,6 ch/6 000 tr/min -Distribution par la jupe du piston - Graissage par mélange - Allumage batterie/bobine - Boîte 4 rapports - Transmission par chaîne - Cadre double berceau tubulaire interrompu - Suspensions av. à balanciers, ar. oscillante - Freins av. et ar. à tambour - Pneus 3,00 x 17" - 110 kg - 110 km/h.

Le graphisme sur le réservoir du 200 GT correspond à la signature du fondateur de la marque. Son élégance trahit la vocation première de Donnino Rumi, qui était la peinture.