Sanciôme
Motorette - 1899-1900
Un pionnier de la moto clermontois
Au temps où la moto cherchait encore sa disposition définitive, Sanciôme, l'une des multiples marques françaises établies à Clermont-Ferrand tenta de révolutionner le marché avec ses Motorette de 1899 et 1900. Il n'apporta qu'une bien modeste page à l'histoire, mais c'est grâce aux milliers d'inventeurs comme lui de par le monde que notre véhicule préféré évolua.
Moteur adaptable
Comme la majorité des réalisations de l'époque, La première réalisation de monsieur J. Sanciôme, inventeur clermontois, est un moteur adaptable, en principe, sur toute bicyclette au moyen de colliers et entretoises. Il fallait être bricoleur à l'époque. Il s'agit d'un moteur quatre temps à soupape d'admission automatique commandée par la dépression, et soupape d'échappement latérale.
L'allumage est fourni par un accumulateur qui ne pèse pas moins de 1,3 kg et la notice précise qu'il n'y a pas de bobine d'induction, mais un "transformateur" intégré au carburateur à barbotage (sans doute pour noyer les possibles étincelles ?). On voit bien sur la photo le fil de la bougie allant au réservoir d'essence (!) et ceux de la batterie dans sa sacoche en cuir derrière le tube de selle, qui vont au réservoir et au cylindre. Un bouton de masse au guidon permet de stopper le monstre s'il s'emballe. Le réglage des gaz s'effectue par rotation de la prise d'air sur le tube d'admission. Rien que du classique dans cette préhistoire des engins motorisés.
Tout se complique avec la transmission
Le pignon en sortie moteur, transmet sa puissance à la couronne du pédalier à denture externe via un pignon intermédiaire. Une couronne dentée sur le même axe entraîne la roue arrière par chaîne. Grâce au ciel, une roue libre débrayant le pédalier évitait la surchauffe des molets du pilote. Toujours est-il que ces engrenages à l'air libre et sans lubrification s'usaient bien vite et contraignirent le sieur Sanciôme à présenter un nouveau modèle de sa Motorette pour l'année 1900 avec une transmission dûment brevetée. Le moteur, qui n'a pas changé de place, comporte cette fois une poulie qui entraîne par courroie en cuir une poulie réceptrice assortie d'un galet caoutchouté sur le pneu arrière. Un levier sur le flanc gauche du réservoir permet de débrayage en relevant le galet. Cette version 1900 dispose dorénavant un frein avant à patin sur le pneu.
Moteur 4 temps refroidi par air - 1 HP - Soupapes d'admission automatique, d'échappement latérale - Allumage par batterie -"transformateur" - Carburateur à barbotage dans le réservoir - Transmissions primaire par engrenages à l'air libre, secondaire par chaîne sur la Motorette de 1899 ; primaire par courroie cuir, secondaire par galet sur pneu sur la Motorette 1900 - Frein arrière par rétropédalage, pas de frein avant en 1899, frein avant à patin sur jante en 1900 - Cadre vélo - 24 à 27 kg - 30/35 km/h.
Aux toutes premières années du siècle la France est l'un des précurseurs dans le domaine des engins motorisés. Parmi les nombreuses marques du Triangle d'or, Lyon, Clermont-Ferrand, Saint-Étienne, le berceau de notre industrie avec les départements de la Seine, J. Sanciôme tentera comme beaucoup d'autres d'inventer la moto. La grande photo est la version 1900 tandis que la Motorette de 1899 est en vignette.