Une partie cycle, un habillage, des accessoires et une boîte de vitesses français et un moteur JAP britannique de 350 cm3 à soupapes culbutées. Difficile de trouver meilleur compromis et, en sus, vous aviez le choix entre deux marques pour les mêmes prix. En octobre 1928, Auguste Raoul Pegulu "dit" marquis de Rovin, la marque qu'il a créée, entre dans le consortium des Éts. Mototincteurs en compagnie de Sansoupap, marque appartenant à Motex (agence de vente des motos portant ce label au 212 Bd. Pereire à Paris), pour se consacrer à sa passion, la moto de course et de record. Dès novembre, la gamme des SanSouPap, sera également vendue sous label Rovin, et ce sera le cas de cette SJA rebaptisée RJA chez Rovin !
Une carrière en deux étapes
SJA chez Sansoupap ou RJA sous label Rovin, ces 350 cm3 à soupapes culbutées constituent le haut de gamme dans les deux marques jumelles au salon 1929 (doublée cette même période 29-30 par la S50, 500 à moteur JAP à soupapes latérales). Ces SJA et RJA 35 évoluent considérablement au salon 1930, tout en gardant la même fiche technique, Comparez avec la
Rovin 350 RJA de 1931 qui a évolué de concert avec la SJA 35, le réservoir est différent, le cadre double berceau n'est plus le même, la fourche à parallélogramme type Druid à 2 ressorts latéraux a laissé place à une Web à ressort central. Cette deuxième mouture est produite jusqu'à la faillite de la S.A. Mototincteurs en février 1934. Son prix est passé de 5950 F en 29 et 30 à 6200 F en 31. À titre de comparaison la moto la plus vendue en France, la Terrot 350 HSSE à moteur maison culbuté valait 6200 F en 1930.
Imbroglio !
Prenez deux marques avec les mêmes modèles et des appellations en acronymes indéchiffrables et voilà le tableau. Alors que les
SanSouPap 350 SL35 à soupapes latérales avec un moteur DMD fabriqué à Pantin par le même constructeur, sont entièrement françaises, leurs versions sport SJA SanSouPap (et RJA Rovin) sont motorisées par JAP, le plus célèbre des motoristes britanniques. Sansoupap/Rovin utiliseront aussi, en 1931, les moteurs suisses MAG à soupapes culbutés pour les 500 EMMAG (R pour Rovin or S pour l'autre) 50 affichées à 6800 F tandis que les EM (S ou R) V7 (Quelle poésie, ces appellations Rovin !) sont mues par le moteur britannique Velocette à arbre à cames en tête et vendues 6700 F. Toutes deux étrennent le nouveau cadre maison en tôle emboutie.
Moteur JAP type IOY monocylindre 4 temps refroidi par air - 346 cm3 (70 x 90 mm) - 11 ch/4000 tr/min - Soupapes culbutées - Culasse fonte double échappement - Carburateur Amal/Amac bronze 5/012 - Graissage à huile perdue, pompe mécanique avec viseur de règlage du débit - Allumage Magnéto-France - Eclairage par dynamo et batterie 6 V - Boîte Bridier Charon type BC3 posée à 3 vitesses commande par levier au réservoir - Transmissions primaire et secondaire par chaînes - Cadre double berceau - Fourche type Druid à 2 ressorts latéraux - Sacoche métallique - Freins Ydral à tambours déportés av et ar. ø 170 x 22 mm - Pneus 3,50 x 19" - 135 kg - 105 km/h.
Classique et fort rare cette SanSouPap SJA (soeur jumelle de la Rovin 350 RJA) est ici présentée au salon 1929, elle ne vivra que jusqu'à l'année suivante ou elle sera considérablement modifiée. Les silencieux chromés au salon seront peints en noir pour la commercialisation. La SanSouPap était noire avec flancs de réservoir et décors rouge grenat (en bleu clair pour les Rovin).