SanSouPap
350 SL35 (= Rovin RL 35) - 1929
Une moto entièrement française
De 1926 à 1934, la marque SanSouPap distribuée par l'agence de vente Motex à Paris est construite par les Établissements Desouches, David et Cie à Pantin. Ce constructeur propose dans un premier temps des moteurs 2 temps en 175 et 250 cm3 de sa conception puis un quatre temps avec ce 350 cm3 qui équipe cette SanSouPap SL 35 (rebaptisée RL 35 sous le label Rovin). SanSouPap, contrairement à ce que son nom laisse supposer, utilisera ensuite des moteurs 4 temps britanniques avec des JAP de 250 à 500 cm3 à soupapes latérales et culbutées et 350 cm3 Velocette à arbre à cames en tête, ou suisses avec le 500 cm3 MAG.
Moteur DMD, made in Pantin
Unique quatre temps fabriqué par la marque, le monocylindre DMD 350 cm3 qui équipe cette SanSouPap DL35, est entièrement dû et construit à Pantin dans la banlieue parisienne par Desouches, David et Cie, une firme créée en 1855 et spécialisée au départ dans le matériel ferroviaire. DMD est un acronyme des noms des dirigeants de Motex : David Raymond, fils de Charles de la firme Desouches, David et Cie, May Henri de la société SIC-DKW (qui fournit le volant magnétique) et Duclos Léon à qui l'on doit l'implantation de Triumph sur le territoire français. Ce moteur, que SanSouPap et Rovin référencent ensuite comme "moteur maison", existera en deux variantes, l'un a la pompe à huile entraînée en bout de dynamo, l'autre en bout de l'embiellage. L'allumage se fait par volant magnétique, DKW, un montage rare en France et la boîte des vitesses Bridier et Charon, française, elle aussi, est du type C3 posée. SanSouPap a toujours monté les boîtes de ce constructeur de Suresnes, sauf sur le modèle PA2 équipé d'une Picard.
Classique et luxueuse
Cette SanSouPap type SL35, qui arrive sur le marché en août 1929, est classique et conforme aux meilleures réalisations de son temps. Son double berceau tubulaire évoluera vers un cadre en tubes à épine dorsale matricée avant que la marque ne passe au cadre en tôle emboutie en 1930. La fourche à parallélogramme passera du type "Druid", à deux ressorts latéraux, au type "Webb" à un ressort central. Rare modernisme, elle est équipée d'une béquille centrale. Le garde-boue arrière est relevable pour faciliter la dépose de la roue tout comme les écrous de roue "papillon" qui sont typiques de la marque. Luxueusement finie, la SL35 offrait un émaillage bicolore en noir et rouge souligné de filets or. Elle sera suivie, en 1930, par le type S92 qui utilise les mêmes moteur et boîte, mais dans un cadre en tôle emboutie.
Moteur D.M.D. monocylindre 4 temps refroidi par air - 348 cm3 (74 x 81 mm) - Soupapes latérales - Carburateur AMAC 4022 - Allumage par volant magnétique DKW - Boîte Bridier Charon 3 vitesses à commande par levier au réservoir - Transmissions primaire et secondaire par chaînes - Cadre double berceau tubulaire - Fourche avant à parallélogramme type Webb à ressort central - Pneus 3,50 x 19" - Freins Ydral à tambour déportés ø 170 mm - 130 kg - 100 km/h.
Une moto classique, mais fort rare et entièrement française, ce qui n'est pas si courant.