Suzuki
250 TS Savage - 1975
Le premier vrai trail Suzuki
Comme les autres, Suzuki débute dans le monde des scramblers (on ne parle pas encore de trail) en modifiant l'équipement de versions routières. Les modèles K11T et K15 apparus en 1963, sont étroitement dérivés de la K10 de 80 cm3, et la B105P à boîte relai (deux fois trois vitesses) présentée en 1966 est extrapolée de la B100P (qui cube 119 cm3). Cette dernière évolue en KT120 en 1967. Le premier vrai trail Suzuki n'apparait qu'en mars 1969 avec la 250 TS, appelée Savage aux États-Unis ou Hustler au Japon (comme d'ailleurs une autre moto de la marque). Ce modèle, l'un des grands succès de Suzuki, sera produit jusqu'en 1977. Première d'une lignée, la TS 250 est suivie par la TS 90 en février 1970 puis la TS 125 en décembre, la TS 50 en janvier et la TS 185 en mai 1971, la TS 400 en 1972, la TS 100 en 1973 et enfin la TS 75 en 1974.
Le luxe des japonaises
La TS 250 n'a plus l'admission rotative de ses prédécesseurs, mais une classique admission par la jupe du piston et une vraie boîte à cinq vitesses. Elle, annonce 23 ch et ses côtes moteur sont identiques à la 250 RH68 introduite en 1968 en GP cross. Le cadre est également similaire, un simple berceau dédoublé sous le moteur avec de nombreux goussets de renfort au niveau de la colonne de direction. Suivant les standards japonais, elle est très bien équipée : graissage séparé, clignotant, compte-tours et compteur, rétroviseur, garde-boues chromés surélevés, guidon haut avec barre de renfort, grille de protection sur l'échappement relevé sur le côté droit et selle large. L'allumage par volant magnétique et rupteur sur les premiers modèles est remplacé par un allumage électronique en 1972 (nommé poétiquement par Suzuki PEI pour Pointless Electronic Ignition). Le phare est alimenté directement par le volant et une petite batterie en 6V est utilisée pour le feu-stop et l'avertisseur. La 250 TS première version est lourde avec 127 kg affichés, poids qui va peu à peu diminuer pour atteindre 111 kg en 1972. En 1974, la roue avant de 19" est remplacée par une 21". Un nouveau cadre apparait en 1977, avec entre autres des amortisseurs arrière nettement plus inclinés. En 1980 la TS perd son style des années 70 pour rentrer dans les années 80 avec la TS 250 ER : apparition d'un réservoir Jumbo et de plaques numéros sur le côté ainsi que de garde-boues de couleur à la place des modèles blancs ou chromés. 1981 est la dernière année pour la TS à moteur refroidi par air.
Presque la moto de Joël Robert
La TS 250, comme toute la série des TS, bénéficie dès le début de l'image des Suzuki dominatrices en motocross avec les titres de Joël Robert en 250 de 1970 à 1972 et les titres 500 de Roger De Coster de 1971 à 1973 puis en 1975 et 1976, sans compter la domination sans partage sur les championnats du monde 125 de 1975 à 1984. Proposée à 6 810 F en 1973 contre 6 310 F pour la Yamaha 250 DT, la Suzuki offre la même puissance avec un tempérament beaucoup plus rageur au détriment de la souplesse.
Moteur monocylindre 2 temps refroidi par air - 246 cm3 (70 x 64 mm) - 23 ch à 6 500 tr/min - Admission par la jupe du piston - Carburateur ø 28 mm Allumage électronique - Graissage séparé sous pression - Boite 5 vitesses - Embrayage multidisque - Démarrage au kick - Transmission finale par chaine - Cadre simple berceau tubulaire dédoublé sous le moteur - Fourche télescopique - Suspension arrière oscillante à 2 amortisseurs - Freins à tambour - Pneu AV 3,25 x 19" jusqu'en 1974 puis 2,75 x 21" - Pneu AR 4.00 x 18" - 111 kg - 130 km/h.
Simple, efficace et amusante, la TS 250 était une vraie replique de la RH championne du monde de Joël Robert. Elle apparaît ici dans sa livrée de 1975.