Suzuki
125 RT 66 - 1966
Un investissement bien rentabilisé

Anderson et Perris ont dominé la saison 1965, Suzuki croit pouvoir se contenter d'une simple évolution pour l'année suivante. La RT 66 ne subit donc que quelques aménagements par rapport à la 65, essentiellement un cadre ouvert en aluminium. Hélas, les Honda et les Yamaha ont de leur côté bien progressé, et Anderson ne peut faire mieux que cinquième au championnat 1966. Suzuki comprend vite la leçon : la RS 67 à quatre cylindres est prête pour 1967, on peut croire la carrière des twins terminée.

Séance de rattrapage
Pour 1969 cependant, et pour limiter les coûts, la Fédération interdit aux 125 de posséder plus de deux cylindres et à leur boîte de comporter plus de six vitesses. Les Japonais se sont officiellement retirés, mais les petits constructeurs européens n'ont pas nécessairement les moyens de développer de nouveaux moteurs. Du coup, Simmonds empoche le titre avec une Kawasaki qui date de 1966, et Braun en fait autant l'année suivante avec l'ex-RT 66 d'Anscheidt, qui, elle-aussi, a quatre saisons dans les roues ! En 1971, Sheene récupère à son tour une RT 67, celle de Graham, qui ne diffère guère de la 66 que par sa boîte à dix vitesses (naturellement ramenée à six après 1969) et la greffe d'une pompe à eau en remplacement du thermosyphon. Bilan de la saison : il finit vice-champion du monde !

L'Europe copie le Japon
Plus tard, on soupçonnera le Malanca de 1971 de n'être qu'une copie de RT 66. Logique puisqu'entre temps la machine de Braun, vendue à Bartol puis à Massimiani, aura accompli un long stage en Italie avant d'être rachetée par Braun…

Bicylindre 2 t refroidi par eau - 124 cm3 (43 x 42,6 mm) - 32 ch/13 800 tr/min - Distribution par disques rotatifs - Lubrification par mélange - Allumage par magnéto - Boîte 9 rapports - Transmission par chaîne Cadre double berceau tubulaire en aluminium - Suspensions av. télescopique, ar. oscillante - Freins à tambour - Pneus av. 2,50 x 18", ar. 2,75 x 18" - 90 kg - 200 km/h.

Les RT 66 et 67, effacées dans leur jeunesse, connaîtront une tardive mais brillante carrière. Au point que les constructeurs européens, une fois n'est pas coutume, s'en inspireront ensuite.