En 1932 messieurs Levron et Souchet fondent, à Nantes, une entreprise de construction de cycles qu'ils baptisent Syphax, le nom d'un roi numide de l'antiquité, sans qu'on sache les raisons de ce choix. La fabrication de motocycles ne débute qu'au début des années 50 avec des modèles équipés de moteurs Sachs et surtout AMC. Les liens entre les entreprises nantaise et clermontoise sont d'ailleurs étroits puisque Gilbert Chartoire, le fils du fondateur des AMC, a épousé Mademoiselle Levron, fille du fondateur de Syphax. Sans surprise, à partir de 1952 Syphax utilisera tous les moteurs fabriqués à Clermont, du 99 cm3 deux temps Mustang jusqu'au 250 à arbre à cames en tête.  En 1955 lorsqu'apparaît le moteur 125 Isard, Syphax décide d'en motoriser une nouvelle machine, dont la photo officielle de l'usine est ici présentée. Une ultime production qui recherche l'économie de production et à laquelle manque les décors sophistiqués et fort luxueux des autres modèles de la marque.

Le moteur 125 Isard dérive étroitement du 99 Mustang sorti en 1954. Il s'agit d'un bloc moteur deux temps à cylindre horizontal avec des côtes carrées et une boîte trois vitesses à sélection interne par billes. Il n'y  a que 2 arbres de boîte : un arbre primaire solidaire de ses trois pignons et un secondaire creux, sur lequel les pignons tournent librement. A l'intérieur de celui-ci coulisse une tige portant 3 bossages et des billes. Ce sont elles qui, poussées par les bossages, viennent bloquer les pignons et enclencher les vitesses. Le tout est commandé par un câble et une poignée tournante. Un carburateur Gurtner ou Dell'Orto de 20 mm alimente le moteur tandis que l'allumage et l'éclairage sont assurés par un volant magnétique. Cette mécanique est installée dans un cadre double berceau en tubes, avec fourche télescopique et bras oscillant. Le pilote a le choix entre une selle monoplace suspendue ou un coussin biplace. Mais à partir de 1955 le marché de la moto s'effondre, cette petite machine ne connaît pas le succès escompté, Syphax n'expose même pas au salon d'octobre 1955 et, la maison nantaise cesse son activité l'année suivante . Les stocks seront repris par la maison Gitane de Machecoul.