À une époque où les soupapes automatiques sont de très loin les plus courantes et où la grande majorité des bicylindres sont en V, les réalisations bruxelloises de la très anglophile firme The Bercley Cycle and Motor works  à Bruxelles, fondée en 1904 par N.C. Nielsen, sont à la pointe du modernisme. La "The Bercley" bicylindre de 616 cm3 présentée au Stanley Show de Londres en 1905, est l'oeuvre de l'ingénieur Gustave Kindermans. Son vilebrequin calé à 360° tourne sur trois paliers et les soupapes latérales sont actionnées par deux arbres transversaux devant et derrière les cylindres, une disposition qui sera reprise plus tard par les FN quatre cylindres et que Bercley utilisait déjà sur ses premiers modèles monocylindres de 350 et 370 cm3 en 1904. 

Ce moteur particulièrement moderne tente quelques autres constructeurs. La très éphémère marque britannique Royal Consort monte des monos et bicylindres Bercley en 1906. Le bicylindre est essayé par Triumph en 1909. Hugh Mason vainqueur du TT Junior en 1913, employé et pilote chez NUT (acronyme de la ville où est installée la fameuse marque : Newcastle-upon-Tyne) qui produit des motos réputées de 1901 à 1933 utilisa jusqu'en 1912 une Bercley coursifiée et sous le label HM (Hugh Mason) Berkley. En Italie, enfin, le bicylindre est utilisé par le pionnier de la moto italienne Prinetti e Stucchi. Le catalogue 1906 de la marque italienne montre des modèles équipés de monocylindre et bicylindre Bercley et notre confrère italien Motociclismo a dans ses archives une photo montrant Carlo Guzzi au guidon d'une Prinetti-Stucchi sur la bicilindrico Bercley à Mandello del Lario!

Ce rarissime moteur Bercley est ici monté dans une partie cycle de la même époque mais d'une autre origine. On y remarquera la très complexe suspension à biellettes, roue poussée et ressorts de compensation siglée L.A.C. Elle est l'une des multiples suspensions adaptables sur vélos et motocyclettes commercialisées. Assez similaire à celles dues à l'un des spécialistes outre-Manche, London Autocar & co, qui distribue à peu près tous les éléments pour construire une moto, tandis qu'en France des suspensions quasi identiques sont proposées par les Ets Lithos qui en seraient l'inventeur.