Tsubasa
125 cm3 HC Fighter - 1959
La Combattante
Tsubasa est une sous-marque de Daihatsu, elle-même pionnière de la locomotion au Japon puisque la firme (dont le nom est un acronyme : Dai: Osaka, Hatsudoki: Moteur) a été créée en 1907 pour produire des moteurs à combustion interne. Elle a ensuite construit des 3 roues utilitaires à partir de 1932 en les vendant sous ce label Tsubasa. Ces véhicules à deux roues arrière, une plate-forme et un avant type moto étaient alors très populaires au Japon et jouèrent un grand rôle dans l'histoire de la moto japonaise.
En 1952, Daihatsu créa une filiale nommée Tsubasa Industry Co. Ltd dédiée à la fabrication de motos. Ainsi naquirent avant 1955 les Tsubasa T-80 d'inspiration très britannique puis en 1955 les modèles GC et GY, des 250 façon BMW à transmission par arbre et cardans, mais loin d'être des copies conformes comme chez BIM ou DSK. La 250 GC de 1950 reprend les cotes classiques de l'Allemande, 68 x 68 mm et loge aussi son moteur dans un double berceau tubulaire, mais c'est à peu près tout. Sous le phare carré en nacelle, la suspension avant est en tôle emboutie, à balanciers et roue poussée. L'arrière est oscillant à 2 amortisseurs et l'esthétique laisse présager le vrai style nippon des prochains modèles. La belle est donnée pour 170 kg et 90 km/h. Côté performances il y a encore des progrès à faire face à la BMW 250 R26 (3305) de la même période qui, à titre de comparaison, annonce 16,5 chevaux, 158 kg et 128 km/h.
Un style affirmé
Tsubasa a suivi une tout autre inspiration en 1958 avec sa 125 HC Fighter, la combattante, particulièrement bien nommée, car son but est de sortir du lot dans un marché très concurrentiel qui explose en ce milieu des années 50 avec des dizaines de modèles. Pour son HC, Tsubasa a misé à la fois sur l'esthétique et sur la technique. C'est ainsi l'une des premières fois où on voit apparaître une moto qui ne ressemble à aucune autre et la HC est l'une des premières à inaugurer un style purement japonais qui ne durera malheureusement qu'un temps. Dans sa belle livrée beige et chrome, la 125 HC offre un habillage tout en courbes avec un réservoir qui se prolonge pour englober le phare semi-carré. Derrière le moteur suspendu au cadre en embouti, le carburateur est totalement caché par des panneaux en tôle. Le guidon disparait lui aussi sous un capotage en tôle qui cache toute la câblerie. On notera également les clignotants qui devinrent la règle très tôt au Japon.
Et une partie cycle de caractère
La grosse particularité de cette HC 125 est son bras oscillant en tôle emboutie qui vient s'articuler autour du moteur dans l'axe du pignon de sortie de boîte, ce qui assure à la chaîne une tension constante.
Cette rapide évolution de Tsubasa laissait augurer un bel avenir, hélas, les quelque 220 marques alors répertoriées au pays du soleil levant ne pouvaient pas toutes survivre et Tsubasa se reconvertit en 1959 dans la fabrication de serrures de porte. Le groupe Daihatsu passé sous contrôle de Toyota en 1967, continue quant à lui de vivre aujourd'hui principalement en produisant des "Kei cars" ces petites voitures eux dimensions réduites.
Moteur Tsubasa monocylindre 2 temps refroidi par air - 124 cm4 (54 x 54 mm) - 7,7 ch/5500 tr/min - 1,07 kgm/ 5000 tr/min - Graissage par mélange - Allumage en 12 V - Boite 4 vitesses, sélecteur à gauche - Transmission secondaire par chaîne à tension constante sous carter intégral - Cadre en tôle emboutie, moteur suspendu - Fourche et bras oscillant en tôle emboutie - Fourche av. à biellettes et roue poussée, ar. oscillante à 2 amortisseurs - Empattement 1230 mm - Freins à tambour centraux - Pneus 19" - 119 kg - 90 km/h.
La Tsubasa HC 125 de 1959 a une esthétique très personnelle qui préfigure toute une série de motos japonaises qui (enfin !) inventent un style local et unique. En revanche on notera que, comme c'est souvent le cas, l'homme qui pilote la moto sur la couverture du catalogue est tout à fait caucasien. Et un poil disproportionné d'ailleurs.