Universal
580 cm3 2 B - 1950
Encombrante inspiration
L'industrie suisse de la moto, incorrigiblement sérieuse, ne pouvait manquer d'être fascinée par la réussite des BMW et Zündapp. Et juste après que
Condor eût sacrifié à la vogue du flat-twin, Universal allait à son tour y succomber. La firme de Zürich y avait pourtant échappé, depuis sa naissance à Lucerne en 1928 jusqu'après la guerre, en montant essentiellement des moteurs anglais JAP. Mais en 1948 apparaît la 580 B 30 à soupapes latérales et sans suspension arrière, qui sera fournie à l'armée suisse, et que suit bientôt cette B 50 (ou 2B) culbutée à suspension coulissante.
Originale, quand même
Celle-ci entre en concurrence directe avec les BMW R 51/3 et R 67, et se voit rapidement déclinée en B 40 (ou 2A) latérale. La 2B se distingue néanmoins des références allemandes par son carburateur unique et surtout la lubrification séparée de sa culbuterie. Chaque culasse possède son propre bouchon de remplissage, pour une huile qui ne rejoint jamais le bas-moteur. Plus proche en performances de la 500 que de la 600 BMW, la 2B se veut sage, mais une version Meteor de 34 chevaux, reconnaissable à son réservoir à flancs plats, lui permet d'approcher la sportive R 68 sortie en 1952. Neuf cents exemplaires seulement de la 2B seront produits (et quatre cents en version latérale).
BMW en fait trop
A partir de 1955 sort, hélas, une nouvelle gamme BMW (les R 50, 60 et 69) qui démode totalement les malheureuses Universal. La firme cessera son activité moto en 1958 pour se reconvertir dans les tondeuses à gazon. Elle reviendra à la bicyclette en 1976.
Bicylindre à plat 4 t refroidi par air - 578 cm3 (72 x 71 mm) - 26 ch/5 500 tr/min - Soupapes culbutées - Lubrification par carter humide - Allumage par batterie/bobine Boîte 4 rapports - Transmission par arbre - Cadre double berceau tubulaire - Suspensions av. télescopique, ar. coulissante - Freins à tambour - Pneus 3,50 x 19" - 190 kg 145 km/h.
Malgré d'évidentes qualités techniques, le flat-twin Universal ne pouvait rivaliser avec les BMW sur le plan commercial. La firme suisse lui devra en partie sa perte.