Wall
Wall Auto-Wheel 118 cm3 - 1914
Une formule qui va faire recette
Après avoir produit une gamme de monos et bicylindres en avance sur leur temps à partir de 1903 sous la marque
Roc, Arthur William Wall présente au Stanley Motor Show de l'automne 1909, la Wall Auto-Wheel, un ensemble roue et moteur autonome adaptable sur le côté droit de la roue arrière de n'importe quel vélo permettant de motoriser celui-ci. La première mouture de l'Auto-Wheel est un bicylindre deux temps flat-twin de 116 cm3 (38,1 x 50,8 mm x 2), mais il semble qu'un seul cylindre produisait la force motrice, le second servant de piston pompe pour injecter le mélange dans le cylindre principal ! Le rapport de réduction entre le vilebrequin et l'axe de roue était de 6 :1. Le garde-boue servait de réservoir d'huile et d'essence et l'allumage se faisait par magnéto. Monté sur un châssis tubulaire avec une roue à rayons de 20 pouces (50.8 cm). Le pilotage se faisait à l'aide d'une manette installée sur le guidon. La vitesse maximum annoncée était de 20 km/h et le poids de 11,3 kg. Les articles de presse et l'accueil par les cyclistes furent enthousiastes, mais on y notait aussi que les problèmes inhérents au moteur deux temps n'avaient pas encore été résolus.
1912 : la version finale est à quatre temps
La version définitive de l'Auto-Wheel n'entre en production qu'en 1912, A.W. Wall n'ayant visiblement par réussi à faire fonctionner son flat-twin deux temps, c'est donc un moteur quatre temps de 1 cheval installé verticalement dans un châssis tubulaire avec une roue a rayon de 20 pouces. Un cadre en tube d'acier supporte le moteur, le moyeu et le garde-boue. Ce cadre est relié aux tubes arrière d'un cadre de vélo par des entretoises. La moitié inférieure du moteur est logée dans une pièce moulée en aluminium, avec deux roulements à rouleaux supportant le vilebrequin. Côté roue, le pignon du vilebrequin agit sur un grand pignon entraînant l'arbre à cames d'échappement au quart de la vitesse. L'arbre à cames supporte aussi le pignon de sortie moteur qui, à l'aide d'une courte chaîne, est relié au pignon de la roue. Un système de verrouillage permet de désaccoupler le moteur et de rentrer en pédalant en cas de panne. Le vilebrequin entraîne aussi un autre pignon pour la magnéto, Bosch sur les prototype, puis UH sur les modèles de série, puis CAV quand la guerre commence. De l'autre côté, le vilebrequin entraîne un grand volant extérieur. Plus tard, la roue motrice incorporera une boîte de vitesses basique à deux rapports dans le carter moteur. Le moteur de 118 cm3 a des côtes de 52,6 x 54 mm. Le cylindre et la culasse sont en fonte, la soupape d'admission est atmosphérique et celle d'échappement latérale. Un décompresseur sur la culasse permet de faciliter le démarrage. L'Auto-Wheel est aussi construit et vendu par
BSA et peut-être même construit par BSA pour Wall. BSA donne la possibilité de coupler l'unité avec un vélo de sa propre fabrication (voir photo) et adapté à une utilisation avec l'Auto-Wheel. L'Auto-Wheel de Wall et celui de BSA cohabitent même sur les mêmes publicités, celui de BSA étant catalogué comme modèle "De Luxe", le Wall étant le "Standard". Les différences entre les deux modèles sont des câbles équipés de gaines tressées et polis pour éviter d'abîmer le cadre, le carburateur différent dont l'étanchéité est renforcée, un carter de chaîne et une décoration améliorée.
L'Auto-Wheel universel
L'Auto-Wheel sera utilisé pour motoriser des vélos, mais aussi de multiples autres engins comme des voitures d'infirmes, des petits véhicules industriels et tout un tas de véhicules bizarres sortant de l'imagination d'inventeurs en herbe. Il servira aussi à motoriser des pompes dans les tranchées de la Première Guerre mondiale. Les droits pour la fabrication aux États-Unis sont acquis en 1915 par L'A.O. Smith Corporation de Milwaukee, Wisconsin, qui va lui apporter quelques modifications dont la plus visible est le remplacement de la roue rayonnée par une roue pleine et le fait que la Smith soit montée sur le côté gauche d'une bicyclette et non plus sur le côté droit. Il n'y a plus de châssis à proprement dit, la chaîne disparaît et la transmission est maintenant directe entre l'arbre à cames et la roue, l'extrémité de l'arbre à cames servant de moyeu. Le rapport de réduction est de 8 à 1.
Briggs & Stratton achèteront les droits en 1919 et continueront la fabrication à la suite de Smith jusqu'en 1924.
L'Auto-Wheel est toujours produit au début des années 20 et la vogue des scooters ou patinettes à moteur lui donne un second souffle. Il sera adopté par nombre de fabricants comme LAD, Willow, Silva, Autosco ou Dyson Motorette en Angleterre pour motoriser leur patinette. En France,
Monet Goyon propose l'Auto-Wheel dans son catalogue à partir de 1919 et l'utilisera pour motoriser les premières versions du Vélauto et de l'Auto-Mouche. L'Auto-Wheel vendu par Wall semble disparaître en 1923.
Moteur monocylindre 4 temps refroidi par air - 118 cm3 (52,6 x 54mm) - 1 ch - Soupapes d'admission automatique, d'échappement latérale - Allumage magnéto UH puis CAV - Transmission finale par chaîne - châssis tubulaire avec une roue à rayons de 20 in (50.8 cm) - Pneu 20 x 2'' - Frein sur la bicyclette - 0,6 l d'huile/1000 km, 2,5 l essence/100 km - 29,5 kg - 30 km/h
Un moteur auxiliaire Wall Autowheel, ancêtre du Briggs & Stratton, monté sur un vélo BSA en 1914.