Zimmerman
250 V-twin 4 temps à valves rotatives - 1959
Le rêve impossible
Le problème, ce sont les soupapes ! depuis les débuts du développement du quatre temps, nombre d'ingénieurs cherchent à se défaire de ces soupapes, tiges, culbuteurs, ressorts et entraînements d'arbre à cames en tête sophistiqués
des équipements complexes, chers et pas toujours évidents à régler. Sans oublier que, plus les régimes sont élevés, plus les problèmes deviennent complexes. Une solution apparemment toute simple s'impose, le distributeur rotatif, sauf que dans les multiples réalisations que l'histoire compta, aucune n'atteint la pleine maturité et la production en série.
Un enfant difficile !
Le fonctionnement d'une distribution rotative sur un quatre temps ? C'est tout simple ! un boisseau tourne dans la culasse découvrant alternativement un conduit qui part vers l'admission, ou un autre qui mène à l'échappement. Ce système est d'ailleurs très utilisé dans moult instruments de musique (cor d'harmonie, trombone basse, trompette, etc.), mais toute la difficulté consiste à étanchéifier ce dispositif et à le lubrifier correctement alors que ce boisseau, soumis aux très hautes pressions de la chambre de combustion, reçoit constamment un mélange frais d'un côté et extrait des gaz brûlants de l'autre. Beaucoup s'y sont cassé les dents. Difficile à refroidir, difficile à rendre étanche, le distributeur rotatif n'est resté qu'un rêve d'ingénieur.
Le rêve d'Emil
Aux États-Unis en 1959, l'ingénieur Emil Zimmerman construit ce très élégant bicylindre en V de 249 cm3 dont il a réalisé lui-même les dessins, les moules et la fonderie. Les valves rotatives logées dans les culasses sont entraînées par engrenages et alimentées par deux carburateurs Amal.
Cette étonnante réalisation mécanique, dont il semble ne subsister qu'un seul exemplaire, est installée dans une partie cycle de Zündapp. La machine démontra bien son potentiel en participant au Jack Pine enduro, mais Emil Zimmerman ne sut convaincre aucun constructeur et son beau projet finit aux oubliettes avant d'être récupéré par le musée Barber.
Moteur bicylindre en V disposé en long et refroidi par air - 249 cm3 (50,5 x 62 mm) - Distribution par deux valves rotatives entraînées par engrenages - 2 carburateurs Amal - Allumage magnéto - Boîte séparée 4 vitesses Albion - Transmissions primaire et secondaire par chaînes - Cadre double berceau ininterrompu - Suspensions av. télescopique, ar. coulissante - Pneus 2,75 et 3,00 x 19" - Freins à tambour - 140 kg - 153 km/h.